mardi 18 février 2020

OMBRE ET LUMIERE

Si le dessin nous invite à considérer notre environnement à travers les lignes et les contours, il en va autrement quand nous travaillons l'ombre et la lumière. Nous allons apprendre à lire les masses: noires, blanches, et toutes celles comprises entre ces deux extrêmes: les demi-teintes.
Travailler la lumière revient à associer des masses sombres à des masses claires, et pour que l'effet ne soit pas trop tranché, nous ménageons des transitions, des dégradés permettant d'aller progressivement d'un extrême à l'autre. Ces valeurs intermédiaires sont les demi-teintes.

Pour tous les exercices qui suivent, j'ai utilisé des crayons de couleur. Les polychromos de Faber Castell.

1 / Dégradés

Dessinons quelques carrés  puis remplissons les de hachures. Nous commençons avec une hachure soutenue que nous éclaircissons progressivement. Recommençons en doublant le nombre de carrés. Le dégradé devient plus progressif. Essayons ensuite, en jouant sur la pression que nous exerçons sur le crayon, de dégrader progressivement une hachure. En relâchant la pression trop vite, notre dégradé de couleur passe rapidement de sa valeur la plus forte au blanc.Le but est donc d'étirer le dégradé au maximum.


2 / Composer

Promenons notre crayon sur la feuille, de façon tout à fait aléatoire. Quand notre ligne est suffisamment entrelacée, remplissons les différentes zones de hachures, sans faire de dégradé, mais en changeant de valeur d'une zone à l'autre. Nous veillerons à ce que deux zones contiguës ne soient jamais de la même valeur. Nous cherchons une forme d'équilibre dans la composition en jouant sur la répartition des masses sombres et claires.


3 / Ombre propre et ombre portée

Nous pouvons distinguer deux types d'ombres. L'ombre propre est celle qui s'applique sur la partie d'un objet qui ne reçoit pas de lumière. L'ombre portée est l'ombre projetée par un objet sur un autre objet, ou sur un plan. Même si ça n'est pas systématique, l'ombre portée est généralement plus soutenue que l'ombre propre. L'ombre propre permet de travailler le modelé d'une forme. Si la surface ombrée n'est pas plane, l'ombre devra être travaillée en dégradé. L'ombre portée permet de détacher un objet d'un autre; un plan d'un autre.


Sur l'exemple qui suit, les ombres portées sont assez prononcées. Les parties ombrées de la plante sont claires. Le contraste est assez marqué entre le sujet et le fond sur lequel il repose. Nous pouvons ainsi superposer autant de plans que nous le désirons, en jouant sur la valeur des ombres.

 4 / Drapés

Le drapé peut être ombré en appliquant les principe du paragraphe précédent. Chaque pli d'un drapé peut être décomposé en trois partie: une partie reçoit la lumière, une partie n'en reçoit pas, enfin, la troisième partie est celle du drapé sur lequel se projette l'ombre du pli. Le dégradé est toujours de mise. Il faudra enfin jouer sur la répartition des masses comme nous l'avions fait dans l'exercice de composition.


5 / Dessiner avant d'ombrer

Pour que le travail des ombre se fasse de manière claire, il est important que le dessin construit en amont soit lui même le plus clair possible. Entrainons-nous à dessiner rapidement quelques sujets. Le dessin qui n'a d'autre vocation que de porter les ombres disparaitra progressivement sous la hachure. S'il n'est pas clair, nous ne saurons pas sur quelles lignes appuyer nos hachures. Essayons ensuite, sur de petite études, de placer les ombres. Pour ombrer un corps, nous appuyons la hachure au niveau des articulations, et relâchons progressivement la pression en nous en éloignant.

6 / Rapport entre le sujet et le fond

La lumière nait du contraste. Un sujet traité dans des valeurs claires supportera bien un fond soutenu. Plus le contraste sera marqué entre un sujet et son fond, et plus la lecture des formes sera évidente. Si les valeurs du fond sont proches de celles du sujet, les deux se confondent. Il sera donc intéressant de forcer les contrastes sur les zones que nous souhaitons mettre en avant, et au contraire, de baisser les contrastes autour des parties secondaires.


Sur l'exemple qui suit, le contraste est prononcé autour du visage, du cou et des trapèzes. Le contraste est à l'inverse moins appuyé autour de la chevelure et de la robe.


7 /  Se libérer du dessin

Nous l'avons dit, le dessin ne doit pas être trop appuyé, un bon dessin est un dessin qui disparait complètement sous les hachures. Essayons de nous libérer complètement du dessin en traitant directement les ombres, sans crayonné préalable. Nous faisons monter les valeurs très progressivement en essayant de faire apparaitre le sujet à partir des masses ombrées.