mercredi 8 février 2017

OMBRE ET LUMIERE- Dans les galeries du Louvre

Raconter…

L’étude d’après l’Œuvre d’un maître nous invite à étudier les « recettes » du peintre, à comprendre sa manière de cadrer le paysage, et d’en articuler les différents éléments : la composition.
Il s’agit pour nous d’exprimer sur le papier ce que nous inspire une peinture, d’en traduire notre perception. En faire la réplique ne présenterai pas grand intérêt dans notre apprentissage.

Cette approche nous aide à rentrer dans l’œuvre, à en saisir la forme d’abord, le fond ensuite. Le peintre nous oriente dans la lecture de son œuvre.  C’est à nous d’en décrypter les clés, pour pouvoir ensuite les appliquer dans nos dessins.

1- Approche graphique-  étude de composition


Apprenez à dessiner petit. Le petit dessin nous invite à aller à l’essentiel. Un grand dessin a vite fait de nous perdre dans le détail. La vignette est un moyen de traduire la première lecture que nous avons d’un tableau. Nous n’en gardons que les grandes lignes nous affranchissant ainsi des détails. Promenez-vous dans la galerie d’un musée et essayez, en un minimum de temps, de dessiner le plus de vignettes possible.











Si un sujet mérite selon vous d’être plus fouillé, vous pouvez alors l’agrandir en veillant à bien retrouver les éléments que vous aurez notés dans votre première ébauche.




Vous pouvez ainsi faire deux, trois… dix propositions d’un même sujet, en agrandissant progressivement votre échelle de représentation.


2- hachurer

           La hachure, plus facile à utiliser que le lavis, vient en renfort du dessin. Nous pouvons y recourir pour diverses raisons : distinguer des masses les unes des autres, créer des rythmes, apporter du contraste, travailler le modelé, les valeurs…

L’usage que l’on en fait peut être plus ou moins subtil.





Dans un second temps, vous pouvez soutenir votre hachure d’un lavis monochrome. La combinaison des deux permet de renforcer l’intensité des parties laissées blanches.




3- Trier l’information

           Nous l’avons vu, le choix de l’échelle du dessin détermine la densité d’information. Il est important de savoir, à l’inverse, adapter l’échelle de représentation à ce que l’on souhaite exprimer dans notre croquis. Nous apprendrons à ne conserver que les détails qui servent notre propos. Dans la même perspective, certains éléments du tableau pourront, sinon être supprimés, n’être suggérés que par quelques traits.

Dans le dessin ci-dessous, si Louis XIII est à mon sens l’élément dominant de la composition de Philippe  de Champaigne, il me parait important de suggérer l’environnement dans lequel il s’inscrit. Je vais donc évoquer par leurs seuls contours le génie qui le couronne, et les quelques accessoires du décor. La hachure permet dans un second temps de ramener l’attention sur le sujet principal.



4- A propos du paysage


           La méthode est la même. Essayez de traduire par de petites vignettes un maximum de tableaux. C’est en répétant l’opération (inlassablement), que vous en intégrerez toute l’utilité. N’hésitez pas à traiter de très grands formats. Un dessin de 2 mètres de côtés peut ainsi être ramené à une vignette de 4 cm de côtés.

 


Traitez de nouveau l’un des tableaux, mais cette fois dans une vignette plus grande : 10 cm de côté. Retrouvez les marqueurs de votre première esquisse en y associant quelques détails supplémentaires.


L’opération peut être répétée autant de fois que nécessaire… jusqu’à atteindre le format de l’original. N’oubliez toutefois pas qu’il ne s’agit pas de faire la réplique du modèle… cela nous libère de la comparaison ! Nous essayons à travers cette démarche de comprendre les procédés du peintre. Sa peinture est un sujet d’étude… nous avons donc toute la liberté d’en faire ce que nous voulons… entre autres de le malmener !



Pour reprendre les trois paliers… Le premier croquis est une étude de composition. Il me permet, à cette échelle de comprendre le jeu des masses présentes dans le dessin. Le second dessin est une étude de valeurs. Il me permet de comprendre la répartition des zones claires et foncées. Le troisième dessin me permet d’étudier la perspective dite « atmosphérique ». La répartition et l’intensité des couleurs chaudes et froides.