lundi 30 mai 2016

Architectures du Marais

De retour d'un stage de dessin dans les rues du Marais à Paris. Nous nous sommes intéressés, pendant deux jours (pluvieux), aux belles architectures des hôtels de Lamoignan, Soubise, Carnavalet, Sully... et bien sûre à la magnifique place des Vosges, chef d'oeuvre de Louis Métezeau (architecte de la grande galerie du Louvre).
Voici quelques exercices traités pendant ce stage.

1- Pour commencer

Le dessin est un jeu de lignes. Pour pouvoir avancer, il est important de se sentir à l’aise avec le tracer ; avec le geste. Essayez, pour commencer, de traduire un sujet à partir d’une seule ligne. Cette ligne continue que l’on tisse va créer le lien entre toutes les parties du dessin. Promenez votre regard sur la façade et essayez de traduire le cheminement de ce dernier à l’aide de votre trait. Travaillez la ligne claire, c’est-à-dire une ligne continue sur laquelle vous ne repassez jamais. Pour cet exercice ne vous souciez pas des proportions. Il s’agit pour l’instant d’apprendre à établir un lien entre l’œil et la main.
2- dessiner une façade

La première chose à faire lorsque l’on esquisse une façade est de traduire les grandes lignes de sa composition. Il s’agit donc de saisir le rapport hauteur/largeur de la façade, puis les rythmes pleins/vides. Dans un second temps, nous portons notre attention sur la modénature. Enfin nous pourrons nous intéresser à l’ornementation. Ces trois degrés de lecture vont déterminer le choix de notre échelle de représentation. Si nous décidons de ne traduire que les grandes lignes (proportions de la façades, composition et rythmes), une petite esquisse suffira. Si nous souhaitons aller plus loin et raconter la modénature (frontons, pilastres, entablement…) un plus grand dessin pourra être judicieux. 
3- Ligne et forme

Exprimez un sujet par son contour, en  portant toute votre attention sur la qualité de la ligne. Veillez à traduire un maximum d’informations à travers cette seule ligne. Dans ce cas, raconter le motif ornemental peut revenir à dessiner les vides qui se ménagent autour du motif. Il s’agit en clair de dessiner en négatif. La forme du vide est moins complexe à la lecture que celle du plein, donc plus simple à traduire. C’est après avoir placé les masses que nous pouvons esquisser le contenu de des formes pleines.

4-A propos du cadre


             Le cadre figure l’environnement dans lequel s’inscrit le sujet traité. Il nous permet de mettre ce dernier en situation. Deux approches peuvent être envisagées :
- Improviser le cadre : Construire une bordure dans laquelle s’inscrit le sujet. Le cadre vient ici figurer un fond, sur lequel se détache le sujet. Il donne de la profondeur au dessin, en proposant un arrière-plan. C’est ici à vous de déterminer les limites du dessin. (Dessin de gauche)

- Cadrage naturel : Utiliser les éléments du décor pour construire le cadre. La méthode précédente, la plus courante, nous laisse le choix du cadrage. Face au paysage, il s’agit pour nous d’extraire une partie pour en donner une citation. Le cadrage naturel nous épargne cela. Il s’agit de choisir un morceau de paysage s’inscrivant dans les limites d’un cadre qui nous est offert par notre environnement : une arcade, une fenêtre, un porche, un morceau de paysage pris entre deux immeubles… Les
propositions de ce type sont infinies dans les rues d’une ville… encore faut-il les voir. 

5- Dessiner le ciel

Nous allons à présent essayer de porter un regard particulier sur notre environnement. Je vous invite ici à regarder l’architecture par ses contours. La ligne la plus évidente à suivre est celle qui se détache sur le ciel. Cette lecture nous invite à ne plus regarder la ville comme une accumulation d’éléments indépendants, mais comme un tout. Nous nous trouvons face à une masse unique dont nous essayons de saisir le contour.

Essayez de dessiner une ligne de ciel. Commencez par des sujets simples. Observez par exemple un morceau de toit. Une ligne unique va vous permettre de tisser un lien entre toutes les parties d’une part (cheminées, lucarnes, pans de toits…), entre tous les plans d’autre part (pour des sujets plus complexes).

Habillez ensuite cette ligne en y attachant quelques éléments. Elle constitue la colonne vertébrale du dessin. Cette première ligne structure le dessin et porte toutes les parties qui l’habitent. Poursuivez le dessin en continuant de lier les différentes parties. Cette méthode vous invite à ne pas vous attarder sur un motif (au risque de lui donner trop d’importance), mais plutôt à circuler d’un élément à l’autre en promenant votre regard. Veillez à ne pas trop vous éloigner de votre ligne de départ et laissez votre dessin s’éteindre progressivement.


6- Une ville peuplée 

Il est important de placer quelques personnages dans nos croquis de ville. Ils animent l’image et peuvent accentuer les effets de profondeur.

La perception que nous avons de notre environnement change en fonction de notre position dans l’espace. Notre ligne d’horizon et une ligne horizontale imaginaire située à hauteur de nos yeux.  Admettons pour ce qui suit que tous les passants font notre taille, et voyons ce qu’il se passe en fonction de notre position.
-Dessin 1 : Si je suis assis. Mon regard est au niveau du nombril des passants. Tous les nombrils seront donc alignés sur ma ligne de regard. 
-Dessin 2 : Si je suis debout, mon regard est au niveau du regard des passants. Toutes les têtes s’alignent donc sur ma ligne de regard. Les pieds remontent progressivement pour se rapprocher de la ligne de regard.
-Dessin 3 : Si je suis couché, mon regard est au niveau des pieds qui s’alignent tous sur ma ligne de regard.


7- A propos de la fausse perspective

La fausse perspective est un bon moyen de contourner la difficulté en s’affranchissant de la perspective. Nous pouvons ainsi donner l’illusion d’une perspective en superposant plusieurs plans (procédé des films de Walt Disney). Dessinez une façade en élévation (en deux dimensions), puis placez quelques personnages (ou autres objets) devant cette dernière. L’effet est immédiat.
8-jeu de plans

Voici un pas à pas qui illustre les grandes lignes de tout ce qui vient d’être dit.
-dessin 1 : Commencez votre dessin en traçant la ligne de ciel.
-dessin 2 : Essayez ensuite de traduire le contour des différents plans, en vous appuyant toujours sur la ligne de départ
- dessin 3 : Remplissez l’arrière-plan en essayant de ne pas l’encombrer. Pensez que le premier plan devra être plus détaillé.
- dessin 4 : Garnissez ensuite le premier plan de détails. Pensez à placer des personnages à différents plans afin de donner plus de profondeurs au dessin. Plus il y aura de plans, et plus votre dessin paraîtra profond.







mercredi 11 mai 2016

Dessiner le paysage



Ligne et forme

Exprimer un sujet par son contour, en portant toute l’attention sur la qualité de la ligne. Veiller à traduire un maximum d’informations à travers cette seule ligne. On peut ainsi, en une ligne, exprimer le profil d’un personnage, d’une architecture ou d’une ville.



Cadrer

Le cadre figure l’environnement dans lequel s’inscrit le sujet traité. Il nous permet de mettre ce dernier en situation. Deux approches peuvent être envisagées :
- Improviser un cadre en construisant une bordure dans laquelle s’inscrit le sujet (dessin 1).
- Utiliser les éléments de l’environnement pour construire un cadre (dessin 2).






3- hachurer

La hachure nous permet de traiter l’ombre et la lumière. Elle nous permet aussi par un jeu de contraste de distinguer les différentes parties d’un dessin. En hachurant le fond, on peut par exemple donner plus de valeur à la silhouette d’un sujet, au profil d’un visage... La hachure peut se décliner de multiples façons : petits traits, lignes parallèles ou croisées, ondulations, points…


4- Construire le paysage

Démarrer par la ligne se détachant sur le ciel. Cette première ligne nous permet d’assurer un lien entre les différentes parties du paysage. Par une même ligne sont ainsi évoqués plusieurs plans. En continuant de travailler les contours, construire les différents plans. Un dessin exécuté à petite échelle nous invite à limiter les détails, au profit des plans et des formes.





5- échelle de représentation

Le dessinateur décide de l’échelle de son dessin en fonction de ce qu’il souhaite raconter. Essayer de traiter un même sujet à différentes échelles. Retirer de l’information, au fur et mesure que diminue le dessin.



6- perspective atmosphérique

La perspective atmosphérique est une technique consistant à donner progressivement aux plans la couleur de l’atmosphère au fur et à mesure qu’ils s’éloignent de notre œil. On utilisera les couleurs chaudes aux premiers plans, et les teintes froides sur les plans plus reculés. Il est important de jouer sur la teinte d’une part, sur les valeurs d’autre part. Les premiers plans devront être plus contrastés.